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Vous êtes ici : PRINTEMPSFRÉvénementsSéminaires et ateliersLes sciences sociales face à la mondialisation

L'économie face à la mondialisation

Dominique Mertens-Santamaria et Stéphanie Treillet, économistes, membres du Cemotev, interviennent dans le cadre du séminaire 'Les sciences sociales face à la mondialisation' coordonné par Lamia Missaoui et Olivier Roueff du laboratoire Printemps.

le 10 février 2012

le vendredi 10 février, de 14h30 à 17h30
UVSQ - Bât. Vauban - salle 604
47 bd Vauban
78280 Guyancourt
L’objet de ces  deux présentations est de fournir un cadrage général des principaux enjeux conceptuels et méthodologiques de l’étude de la mondialisation dans le champs de l’économie, tout en proposant un éclairage spécifique sur des thèmes et des questionnements traités par des chercheurs du Centre d'études sur la mondialisation, les conflits, les territoires et les vulnérabilités (Cemotev) et en tentant d’explorer la possibilité d’objets d’études, autour de la mondialisation, communs avec les autres sciences sociales.

Plan de l'intervention de Dominique Mertens-Santamaria, maître de conférences en sciences économiques (UVSQCemotev)

1. Problème de la dérèglementation des marchés (financiers et télécoms)
- Rôles des institutions supranationales.
- Rôles des états
- Comment réglementer ?
- Exemple des télécoms

2. Stratégies des firmes multinationales et structure de contrôle
Quelles sont les plus grandes firmes ?
Contrôle
Stratégie de croissance
Mise en place de réseaux…
Approche théorique et empirique
Cf. texte [4]

 
Plan de l'intervention de Stéphanie Treillet, maître de conférences en sciences économiques (IUFM CréteilCemotev)

1. L’objet théorique « mondialisation » en économie : constitution, délimitation.
a. Il existe en Economie un corpus ancien d’Economie internationale. Quels changements conceptuels et méthodologiques l’étude la mondialisation introduit-elle ?
• Les changements théoriques s’articulent à une périodisation historique
• Comment la notion de mondialisation  (ou globalisation) apparaît : quand, pourquoi, quelle spécificité présente-t-elle par rapport à l’internationalisation ?
 
b. Il importe de distinguer clairement ce qui est réellement nouveau et ce qui ne l’est pas. La mondialisation contemporaine doit être mise en perspective avec les précédentes phases de mondialisation (ex. fin 19 ° siècle)

 
c. La mondialisation économique  présente différentes dimensions qui font l’objet de recherches distinctes tout en étant étroitement interdépendantes entre elles : mondialisation commerciale, financière, productive, technologique.
• Toutes n’ont pas la même dynamique et le même degré d’achèvement (la mondialisation financière étant pas exemple la plus poussée)
• Elles présentent cependant des articulations qui sont en elles mêmes un objet d’étude :
-    Productif et financier (cf. Journée d’étude du CEMOTEV sur « la financiarisation des chaînes de valeur globale », 21-10-2010)
-    Investissements directs étrangers (IDE) et flux commerciaux (renforcement ou détournement des courants d’échange, décomposition internationale des processus de production, etc.)
Complémentarité avec des dimensions non économiques (ex. mondialisation culturelle…..), possibles terrains d’étude communs avec d'autres sciences sociales. (cf. texte [6]  Cahier du GEMDEV n°31 consacré à la mesure de la mondialisation dans une approche interdisciplinaire sur concepts et mesure : économistes, historiens, anthropologues, sociologues, géographes).
 
2. Les arrière-plans théoriques
a. Les débats anciens connaissent des développements actuels, autour du clivage récurrent et structurant mondialisation jeu à somme nulle ou à somme positive.

b. De nouveaux paradigmes rendent compte des spécificités de la mondialisation productive (rôle des firmes/ Etats-nations). 
On peut recenser deux axes principaux de questionnement :
- Les déterminants de la mondialisation (ex : localisation des IDE)
- Les conséquences de la mondialisation (ex : évolution des inégalités mondiales)
Quelques exemples :
- Paradigme OLI (Ownership, Localisation, Internalisation) : grille d’analyse des différentes modalités de la multinationalisation des firmes, en termes d’économie des organisations et des coûts de transaction
- Division cognitive du travail (E.M. Mouhoud) comme conséquence de l’expansion des formes d’organisation flexible de la production
- Augmentation ou non des inégalités mondiales de revenus, convergence ou divergence (inégalités intra-nationales + internationales) ; Bourguignon-Morrisson, Milanovic…
 
c. Les questions méthodologiques : ex : quels indicateurs, quels instruments de mesure de la mondialisation.
- La balance des paiements est-elle encore appropriée ? Les flux entre organisations (firmes) semblent supplanter les flux entre nations ; le commerce captif et intra firmes occupe une place croissante, avec des prix de transfert  à la place de prix de marché.
- Nouvelles formes d’internationalisation de la production avec les firmes réseaux, distinctes des IDE avec droits de propriété (Boudié).

Informations complémentaires
[1] P. Grou, R. Guillon, D. Mertens-Santamaria, K. Messamah, Vers une très grande Europe : quelle taille minimale pour l’Europe dans la mondialisation du XXIe siècle. Paris : L’Harmattan, 2008. 132 p. ISBN : 978-2-296-05743-2

[2] J. Cicchini, P. Grou, G. Hamard, D. Mertens-Santamaria, Pour un redécoupage des régions françaises : mondialisation économique et taille des régions. Paris : L’Harmattan, 2007. 130 p. ISBN : 978-2-296-04221

[3] D. Mertens-Santamaria, « Quelle régulation pour les télécommunications face à la mondialisation et au bouleversement technologique ? » in P. Hugon et C.-A. Michalet (coord.), Les nouvelles régulations de l'économie mondiale. Paris : Karthala, 2005, pp. 211-222. ISBN 2-84586-686-0

[4] D. Mertens-Santamaria, « Taille mondiale, pouvoir et R&D », Pouvoir et économie mondialisée, Economies et sociétés (Série P, Relations économiques internationales), n° 36, mai 2001.

[5] D. Mertens-Santamaria, Entreprises européennes et mondialisation : 1978-1996 : état des lieux et stratégies. Paris : La Documentation française, 1997. 173 p. ISBN 2-11-003764-4

[6] S. Treillet, « La mondialisation renforce-t-elle les écarts entre croissance et développement ? » [en ligne], La mesure de la mondialisation, Cahier du Gemdev, n° 31, mars 2007, pp. 130-145.
Sommaire du numéro dirigé par I. Bellier

[7] S. Treillet, « Périphérie mondialisée, périphérie marginalisée : le cas de l’Amérique latine. », in G. Froger (Dir.), La mondialisation contre le développement durable, Bruxelles-Bern-Berlin : P.I.E.-P. Lang, 2006, pp. 53-71. ISBN 978-90-5201-326-8

[8] E. M. Mouhoud (Dir.), Mondialisation et régionalisation des économies, Revue de l’IRES, n° 27, 1998. Résumés en ligne