Le Printemps a 20 ans !

Il y a 20 ans presque jour pour jour, Claude Dubar et Pierre Tripier créaient le laboratoire Printemps, à partir de l’unité de recherche Travail et Mobilité rattachée à l’Université de Saint-Quentin-en-Yvelines. Trois ans plus tard, en janvier 1998, il est reconnu par le CNRS comme une unité mixte de recherche. Il a été dirigé par Claude Dubar jusqu’en 2001, par Didier Demazière jusqu’en 2009, par Charles Gadéa puis Jérôme Pélisse jusqu’en 2013.


Lorsqu’on lit les précédents rapports scientifiques, on ne peut qu’être surpris par la fidélité aux logiques scientifiques et politiques qui guidaient et guident toujours le laboratoire : en 2001, faisant le bilan de l’activité de l’unité, les rédacteurs rappelaient les trois missions du laboratoire :
« - faire progresser la sociologie des professions (…)
- définir (…) une approche originale et heuristique de dispositifs institutionnels (…)
- mettre en place des opérations de recherche longitudinale à partir de « suivis » de populations et de récits biographiques. »
L’histoire du laboratoire est donc indissociable de la sociologie des groupes professionnels, de l’analyse des institutions et des méthodes d’analyse des trajectoires. La permanence de ces thématiques est étonnante, et même si elles ont bien entendu été modifiées et amendées par l’arrivée de nouveaux collègues et le départ d’anciens, nous pouvons être fiers de la fidélité et de la permanences de nos intérêts. Au-delà même des thématiques, c’est la manière de faire de la sociologie que nous continuons de partager avec les initiateurs du laboratoire : priorité à la sociologie empirique, pluralisme théorique, nécessité du travail de terrain et exigence intellectuelle dans la montée en généralité.


Il est une autre fidélité que le laboratoire revendique toujours : c’est l’adhésion à une forme de gouvernement démocratique, largement appuyée sur l’Assemblée générale de ses membres, et qui prend l’ensemble des décisions importantes. Tout au long de son histoire, le laboratoire a aussi porté une grande attention à ses doctorants, qui sont une bonne partie de sa matière vive et en détermineront largement l’avenir.


Au printemps 2016, nous fêterons dignement cet anniversaire, certes avec un peu de retard. Mais on peut voir dans le fait que notre unité héberge cet été le 6e Congrès de l’Association Française de Sociologie une manière de célébrer les 20 ans du laboratoire et de rendre un hommage appuyé et sincère à ses fondateurs, et tout particulièrement à Claude Dubar, qui est aujourd’hui encore membre de notre collectif.

Laurent Willemez