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Journées d'études 'Norbert Elias, sociologue de la connaissance et des sciences'

du 19 janvier 2017 au 20 janvier 2017

19 janvier 2017, de 14h à 18h30
20 janvier 2017, de 9h à 13h15
Centre Alexandre Koyré
27, rue Damesme
75013 Paris

Les journées d'études 'Norbert Elias, sociologue de la connaissance et des sciences' portent sur la naissance de la Wissenssoziologie sous la République de Weimar et sur les controverses des années 1970-1980, où la question des identités disciplinaires, semble-t-il, se révéla plus présente.

[style1;Présentation]
Norbert Elias (1897-1990) est considéré comme un des plus importants sociologues du vingtième siècle, notamment pour ses travaux sur le processus de civilisation et ses réflexions critiques sur la dichotomie individu/société. Mais, du fait de sa trajectoire académique brisée par le nazisme et de la réception tardive de son œuvre, ses analyses dans le domaine de la sociologie de la connaissance et des sciences ont été faiblement débattues. En France, elles sont presque complètement ignorées. La publication récente du quatorzième volume de ses Collected Works (On the Sociology of Knowledge and the Sciences, dont la traduction en langue française sera disponible en novembre 2016) permet cependant d’apprécier l’ampleur réelle de l’investissement du sociologue allemand dans l’étude des sciences et de la connaissance.

L’objectif de la journée d’études que nous prévoyons d’organiser est double :

il s’agit, tout d’abord, de retracer l’histoire de cet investissement, inséparable, chez Elias, d’une réflexion plus générale sur la spécificité de la sociologie par rapport à la philosophie et à l’histoire ;
il s’agit, ensuite, de profiter de sa position « dominée » et du caractère décalé de ses propositions pour éclairer l’émergence et le développement de la sociologie de la connaissance et des sciences entre 1920 et 1980.


Arrivé en 1925 à Heidelberg pour suivre des enseignements de sociologie, Norbert Elias fut, d’emblée, aux premières loges. Dans cette université, en effet, prit forme une vive querelle sur la sociologie de la connaissance (Streit um die Wissenssoziologie). Elle opposa Alfred Weber et le principal promoteur de ce nouveau label, Karl Mannheim. Proche des positions de ce dernier, Elias s’était pourtant initialement inscrit, pour son habilitation, sous la direction du premier. Il comptait travailler sur « le rôle de la société et de la culture florentines dans l’émergence de la science ». Son projet, qu’il ne mena pas à bien, a été retrouvé et édité par le sociologue Reinhart Blomert. Il offre un précieux point de vue sur les débats de l’époque concernant l’émergence des sciences à la Renaissance.

C’est également dans un contexte de fortes controverses, dans les années 1970-1980, qu’Elias va produire un grand nombre de textes sur la sociologie de la connaissance et la sociologie des sciences. Il intervient comme un acteur de second rang et se trouve lui-même pris dans des controverses. Un philosophe, S. G. Sathaye, répond à son article « Sociology of Knowledge : new perspectives » (publié en 1971 dans deux numéros de Sociology) ; Elias est invité par une autre revue britannique à livrer ses réflexions sur le débat Imre Lakatos-Thomas Kuhn, et avance ses propres conceptions sociologiques ; il critique vertement La Logique de la recherche scientifique de Karl Popper et polémique avec des poppériens allemands. Ainsi établit-il un lien étroit entre ambition épistémologique, pratique de la sociologie, sociologie de la connaissance et des sciences (y compris des sciences sociales). Par ce biais, ses travaux apportent un éclairage original sur les études consacrées aux sciences, un domaine où philosophie, histoire et sociologie ont nourri de nombreuses controverses.

La première demi-journée portera sur la naissance de la Wissenssoziologie sous la République de Weimar ; la seconde tournera plutôt autour des controverses des années 1970-1980, où la question des identités disciplinaires, semble-t-il, se révéla plus présente.



[style1;Programme]

> Télécharger le programme des journées d'études [PDF - 276 Ko]


[style4;Jeudi 19 janvier 2017]

14h à 16h

Ouverture, Antonella Romano (EHESS/CAK) et Laurent Willemez (Laboratoire Printemps, UVSQ/CNRS)

Introduction, Wolf Feuerhahn (CNRS/CAK) et Marc Joly (Laboratoire Printemps, UVSQ/CNRS)

Reinhard Blomert (Wissenschaftszentrum Berlin für Sozialforschung), Un projet de thèse d’Etat sur « les sciences dans la Florence de la Renaissance » sous la direction d’Alfred Weber
Wolf Feuerhahn (CNRS/CAK), Qu’est-ce qu’un « Wissenssoziolog » ? A propos de l’auto-étiquetage de Norbert Elias
Animation : Antonella Romano (EHESS/CAK)

16h à 16h15 : Pause

16h15 à 18h30
Richard Kilminster (University of Leeds), Norbert Elias and Karl Mannheim: contrasting perspectives on the sociology of knowledge
Claire Pagès (Université François-Rabelais Tours), La théorie éliasienne de la connaissance, entre Hegel et Comte ?
Sabine Delzescaux (Université Paris Dauphine/LEGOS), La vocation de savant entre engagements et distanciations
Animation : Arnaud Saint-Martin (Laboratoire Printemps, UVSQ/CNRS)



[style4;Vendredi 20 janvier 2017]

9h à 10h30
Stephen Mennell (University College Dublin), Norbert Elias andKarl Popper
Olivier Orain (CNRS/E.H.GO), Elias, lecteur de la controverse Lakatos-Kuhn
Animation : Rafael Mandressi (CNRS/CAK)

10h30 à 10h50 : Pause

10h50 à 13h15
Florence Delmotte (FNRS/CReSPo), Science et politique. Les affinités inattendues entre la vision éliasienne de l’histoire et le marxisme critique de Rosa Luxemburg
Animation : Morgan Jouvenet (Laboratoire Printemps, UVSQ/CNRS)

Anthony Burlaud (Université Paris 1), Nathalie Heinich (CNRS/CRAL), Marc Joly (Laboratoire Printemps, UVSQ/CNRS) et Jean-Bernard Ouédraogo (CNRS/LAIOS-IAAC) (sous réserve), Traduire, historiciser et penser avec la sociologie de la connaissance et des sciences de Norbert Elias Discussion, débat
Animation : Etienne Anheim (EHESS/CRH)

13h15 : Buffet