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Elisa BOYER, doctorante en première année au sein du laboratoire, nous parle de son sujet de thèse, ses envies et ses motivations.

"Expertise scientifique et décision publique dans le contexte de la pandémie de Covid-19 : comparaison France-Allemagne"

Sur quoi porte ton sujet de thèse ?

Mon sujet porte sur les interactions entre expertise scientifique et prise de décision dans le contexte de la pandémie de Covid-19. C’est une thèse comparative entre la France et l’Allemagne et je suis actuellement en première année. Je suis également associée au centre Marc Bloch à Berlin qui est un centre franco-allemand de recherche en Sciences Sociales, où j’effectuerai un séjour de recherche à l’automne. J’ai donc deux terrains, et plusieurs axes de réflexion dans ma thèse :

Un premier qui porte sur le processus de création de l’expertise scientifique et un second sur les profils et trajectoires des experts. Enfin, mon troisième axe de réflexion porte sur l’articulation de cette expertise avec le processus décisionnel à l’interface science-policy. J’étudie l’organisation du travail ainsi que les interactions entre les experts et les décideurs publiques autour de cette frontière-là. 

Au sein de quelles institutions se situent tes terrains ?

Je m'intéresse principalement à l’expertise institutionnalisée. C’est à dire une expertise qui a été commanditée ou instituée par les pouvoirs publics. Dans le cadre de ma thèse qui s’inscrit dans le contexte de la pandémie de Covid-19, j’étudie donc les instances d'expertise qui ont été mobilisées sur ce sujet. Certaines sont préexistantes à la crise telle que la Haute Autorité de Santé (HAS), d’autres instances ont été spécialement instituées pour la crise à l’instar du Conseil d’Orientation à la Stratégie Vaccinale (COSV) ou du Conseil scientifique par exemple.

Mon terrain allemand s’organise autour d’institutions homologues comme le Robert Koch Institut ou l’Académie nationale des Sciences qui a monté des groupes de travaux sur la pandémie du Covid-19. Les administrations publiques mobilisées pendant la pandémie de Covid-19, principalement les ministère de la Santé en France et en Allemagne, constituent également le cœur de mes terrains.

Tu as déjà commencé à aller sur le terrain pendant cette première année ?

J’avais déjà effectué un stage de césure au ministère de la Santé en août 2020 au Centre de Crise Sanitaire. J'étais au cœur de la gestion de crise ! J’ai donc eu un premier contact avec mon terrain français avant d’avoir commencé ma thèse. Cette première expérience m’aide beaucoup aujourd’hui pour mon travail de thèse, car j’ai déjà une certaine connaissance de mon terrain. J’ai déjà mené une quinzaine d’entretiens avec des experts français et d’autres acteurs et actrices mobilisées lors de la pandémie en France. Pendant cette première année de thèse, j’ai également beaucoup lu pour m’approprier le corpus et les concepts essentiels à mon travail de recherche. Mon objectif pour ma deuxième année de thèse c’est de commencer à travailler  sur le terrain allemand.

Quel a été ton parcours ?

J’ai fait mes études à Science Po Paris, en commençant par un Bachelor interdisciplinaire en Sciences Humaines et Sociales. Puis j’ai fait une année d’échange en Afrique du Sud à l'Université de Stellenbosch où j’ai suivi entre autres un séminaire sur la gestion sud-africaine de la crise du VIH/Sida et participé à un projet communautaire. Je me suis toujours intéressée aux problématiques de santé publique et cette expérience à renforcé mon intérêt. J’ai donc choisi de rejoindre le master Public Policy spécialisé en Global Health de Sciences Po. J’ai fait un stage au ministère de la Santé pendant ma première année de master, où j’ai eu l’opportunité de publier mon premier papier dans The Lancet Public Health ! Ensuite j’ai effectué d’autres stages durant mon master : au sein d’une association qui développe  des programmes de santé en Afrique de l’Ouest sur la drépanocytose et la formation de sages-femmes, au sein d’une start-up en e-health, de nouveau au ministère de la Santé et enfin à la préfecture d’Île-de-France auprès de la Haut-Commissaire à la lutte contre la pauvreté.

Et qu’est ce qui t’as mené à faire une thèse finalement ?

La thèse c’est d’abord une formation par et à la recherche, que je trouve très riche. Ça me permet de développer des compétences complémentaires à celles que j’ai pu acquérir lors de ma formation académique à Sciences Po. Je perçois également ma thèse comme une occasion de passer plusieurs années à construire une réflexion sur un sujet qui me passionne, en lisant, rencontrant des acteurs impliqués, et en échangeant avec d’autres chercheurs travaillant sur des thématiques similaires.

Enfin, le doctorat est un diplôme internationalement reconnu. Je suis certaine que ce sera un atout lors de mon insertion professionnelle si je souhaite travailler dans un environnement européen ou international !