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Décès de Catherine Rollet, professeure émérite et membre fondateur du laboratoire Printemps
Le laboratoire PRINTEMPS a eu la grande tristesse d’apprendre quelques jours avant les fêtes de Noël 2016 le décès de Catherine Rollet, qui luttait depuis quelques mois contre la maladie. Partie en retraite en 2009, elle est restée membre à part entière du laboratoire en tant que professeure émérite, et poursuivait une importante activité de recherche, notamment avec des collègues du laboratoire. Elle venait périodiquement nous rendre visite. Après le décès de Claude Dubar l’année dernière, nous sommes à nouveau touchés par la disparition d’un pilier des sciences sociales à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et d’un membre fondateur du laboratoire.
La carrière de Catherine Rollet peut être vue comme un combat inlassable pour la reconnaissance et la défense de la démographie, qui est, je tiens à le rappeler, l’une des forces de notre laboratoire. Historienne, diplômée de l’Institut démographique de Paris, auteure d’une thèse d’État de démographie historique sous la direction d’Alain Girard (consacrée à la politique de la petite enfance sous la IIIe République), elle enseigne la démographie à Paris V (aujourd’hui Paris-Descartes) puis à Bordeaux, avant de rejoindre en 1992 l’UVSQ tout juste créée.
Elle y participe à la création du laboratoire, organise les enseignements de sciences de la population au sein de la filière de sociologie, est responsable pendant plusieurs années de cette filière, crée et dirige pendant huit ans le master Traitement des données quantitatives et de démographie (TDQD), devenu aujourd’hui le parcours sociologie quantitative et démographie au sein du master mention sociologie de l’Université Paris-Saclay. Elle a aussi dirigé plusieurs thèses et contribué au développement à Saint-Quentin-en-Yvelines d’une démographie considérée comme une discipline à part entière mais particulièrement ouverte aux autres sciences sociales. Catherine se définissait comme historienne et démographe, ses travaux et ses réseaux de recherche témoignent de ce double ancrage, mais sa curiosité et son ouverture d’esprit l’ont toujours conduite à collaborer avec les représentants d’autres disciplines, en particulier la sociologie.
Cet investissement local s’est accompagné d’un engagement impressionnant de Catherine dans les instances et sociétés savantes nationales et internationales : Union internationale pour l’étude scientifique des population (UIESP), dont elle a été de nombreuses années membre du Conseil, Institut national d’études démographiques (INED), dont elle a présidé le conseil scientifique de 2005 à 2009, comité de rédaction des Annales de démographie historique, ministère de la Recherche où elle a été chargée de mission « démographie », mais aussi Comité national du CNRS, …
Nous organiserons, probablement à l’automne 2017, une manifestation pour rendre hommage à ses recherches. Rappelons qu’elle est considérée comme une spécialiste incontestée de l’enfance, que ce soit sur l’histoire des politiques sanitaires en direction de cette population particulière au 19e et au 20e siècles, sur la mortalité infantile ou encore, pour ne citer que ses derniers travaux, sur la construction des identités sexuées (c’est le thème du dernier article publié de son vivant, dans le cadre d’une recherche collective mené par plusieurs collègues du laboratoire PRINTEMPS). Ces thématiques sont toujours aussi présentes au laboratoire et centrales dans nos réflexions sur les temporalités, la socialisation et les politiques sociales. Comme pour l’ensemble des collègues qui ont fondé notre unité de recherche, nous continuerons de faire vivre et prospérer, tout en le renouvelant, l’héritage scientifique de Catherine Rollet. C’est sans doute le meilleur hommage que nous pouvons lui rendre que de poursuivre notre engagement dans la recherche et l’enseignement d’une démographie épistémologiquement et méthodologiquement solide et ouverte aux autres sciences sociales (sociologie, histoire, science politique), qui font du laboratoire ce lieu de recherche interdisciplinaire que nous faisons vivre aujourd’hui.
Laurent Willlemez,
directeur du laboratoire Printemps.
La carrière de Catherine Rollet peut être vue comme un combat inlassable pour la reconnaissance et la défense de la démographie, qui est, je tiens à le rappeler, l’une des forces de notre laboratoire. Historienne, diplômée de l’Institut démographique de Paris, auteure d’une thèse d’État de démographie historique sous la direction d’Alain Girard (consacrée à la politique de la petite enfance sous la IIIe République), elle enseigne la démographie à Paris V (aujourd’hui Paris-Descartes) puis à Bordeaux, avant de rejoindre en 1992 l’UVSQ tout juste créée.
Elle y participe à la création du laboratoire, organise les enseignements de sciences de la population au sein de la filière de sociologie, est responsable pendant plusieurs années de cette filière, crée et dirige pendant huit ans le master Traitement des données quantitatives et de démographie (TDQD), devenu aujourd’hui le parcours sociologie quantitative et démographie au sein du master mention sociologie de l’Université Paris-Saclay. Elle a aussi dirigé plusieurs thèses et contribué au développement à Saint-Quentin-en-Yvelines d’une démographie considérée comme une discipline à part entière mais particulièrement ouverte aux autres sciences sociales. Catherine se définissait comme historienne et démographe, ses travaux et ses réseaux de recherche témoignent de ce double ancrage, mais sa curiosité et son ouverture d’esprit l’ont toujours conduite à collaborer avec les représentants d’autres disciplines, en particulier la sociologie.
Cet investissement local s’est accompagné d’un engagement impressionnant de Catherine dans les instances et sociétés savantes nationales et internationales : Union internationale pour l’étude scientifique des population (UIESP), dont elle a été de nombreuses années membre du Conseil, Institut national d’études démographiques (INED), dont elle a présidé le conseil scientifique de 2005 à 2009, comité de rédaction des Annales de démographie historique, ministère de la Recherche où elle a été chargée de mission « démographie », mais aussi Comité national du CNRS, …
Nous organiserons, probablement à l’automne 2017, une manifestation pour rendre hommage à ses recherches. Rappelons qu’elle est considérée comme une spécialiste incontestée de l’enfance, que ce soit sur l’histoire des politiques sanitaires en direction de cette population particulière au 19e et au 20e siècles, sur la mortalité infantile ou encore, pour ne citer que ses derniers travaux, sur la construction des identités sexuées (c’est le thème du dernier article publié de son vivant, dans le cadre d’une recherche collective mené par plusieurs collègues du laboratoire PRINTEMPS). Ces thématiques sont toujours aussi présentes au laboratoire et centrales dans nos réflexions sur les temporalités, la socialisation et les politiques sociales. Comme pour l’ensemble des collègues qui ont fondé notre unité de recherche, nous continuerons de faire vivre et prospérer, tout en le renouvelant, l’héritage scientifique de Catherine Rollet. C’est sans doute le meilleur hommage que nous pouvons lui rendre que de poursuivre notre engagement dans la recherche et l’enseignement d’une démographie épistémologiquement et méthodologiquement solide et ouverte aux autres sciences sociales (sociologie, histoire, science politique), qui font du laboratoire ce lieu de recherche interdisciplinaire que nous faisons vivre aujourd’hui.
Laurent Willlemez,
directeur du laboratoire Printemps.