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6e congrès de l'AFS
du 29 juin 2015 au 2 juillet 2015
Du 29 juin au 2 juillet 2015
Le laboratoire Printemps accueille le 6e congrès de l'AFS (Association Française de Sociologie) du lundi 29 juin au jeudi 2 juillet 2015 autour du thème « la sociologie, une science contre nature ? ».
[style4;Le congrès en vidéo]
Retrouver les vidéos des séances plénière et semi-plénières du 6e congrès de l'AFS sur la plateforme Canal-U.tv[style2;Présentation]
« Expliquer le social par le social » selon la formule de Durkheim : telle est l’ambition légitime de la sociologie depuis ses débuts. En ce sens la discipline s’affirme d’emblée comme une science portée contre la naturalisation du social, contre les arguments qui légitiment les phénomènes sociaux par un ordre naturel ou biologique, et qui serait à ce titre évident et indépassable. Aussi, en formulant la question « la sociologie, une science contre nature ? », le Congrès de l’AFS de 2015 vise à réinterroger la vocation de la sociologie, son statut parmi les disciplines scientifiques, sa place dans le concert des discours sur la société.
Dans quelle mesure et à quelles conditions la sociologie est-elle audible pour fournir des clés d’analyse de la société ? La question est centrale car l’époque est à la prégnance de schémas biologisants pour expliquer le monde social comme il va. Ainsi les inégalités seraient-elles prétendument irréductibles voire indiscutables parce que soi-disant naturelles. De même les essentialismes, expliquant le social par le don, le génie, le talent inné, les prétendues natures (genrée, raciale) semblent avoir un écho croissant. Dès lors, l’objectif est de questionner les multiples formes de naturalisation auxquelles les sciences sociales sont confrontées, dont la biologisation des comportements, la réification des formes d’organisation sociale ou l’essentialisation des rapports sociaux.
La seconde ambition sous-jacente à cette interrogation (la sociologie, une science contre nature ?) est de revenir sur les fondements épistémologiques de notre discipline. Quelles sont ses spécificités par rapport aux sciences de la nature (biologie, neurosciences, etc.) mais aussi aux autres sciences sociales (psychologie, économie, etc.) ? Quel est le statut scientifique de cette discipline productrice de discours sur le social, et quel est son régime de scientificité ? Qu’a-t-elle à apprendre des autres sciences pour construire et enrichir ses modes d’intelligibilité du monde social et des acteurs sociaux, et qu’a-t-elle en retour à leur apporter ? Qu’on le veuille ou non, qu’on la contourne ou qu’on ambitionne de la dépasser, la vieille opposition nature/culture continue de nous inspirer, et nourrit un ensemble de questions sur ce qu’il faut attendre de la sociologie, en particulier de sa vocation à expliquer la réalité sociale de manière critique et réflexive.
En se donnant pour question centrale « la sociologie, une science contre nature ? », l’AFS vise ainsi à susciter une réflexion collective sur les mouvements de re-dé-naturalisation qui traversent nos sociétés contemporaines, sur la conviction hier dominante que les sciences sociales seraient portées à la déconstruction et/ou au constructivisme. L’ambition est de contribuer à débattre des fondements de la discipline et, au-delà, des sciences sociales elles-mêmes.