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Sociologie du travail

Depuis sa création, le laboratoire Printemps a développé une expertise forte sur l’analyse des professions, qui contribue largement à son identification et à son unité collective. Au fil du temps bien sûr, les questionnements qui ont animé les chercheurs du laboratoire sur cette thématique ont évolué. L’étude des « groupes professionnels » a ainsi permis d’interroger les dynamiques de professionnalisation à l’œuvre dans de nombreux secteurs d’activité ; l’analyse approfondie, dans une perspective plus écologique, de différents « mondes professionnels » a mis l’accent sur les phénomènes de concurrence entre professionnels et sur l’importance des contextes d’activité ; l’attention portée à l’enjeu des temporalités a nourri un intérêt fort pour la question des carrières. En termes méthodologiques, les travaux conduits au laboratoire Printemps ont également intégré une dimension historique plus marquée et ont mis en œuvre des comparaisons internationales.

Ces différentes perspectives accompagnent les transformations du fait professionnel lui-même. Le développement de métiers dont les contours apparaissent comme plus flous, moins institutionnalisés, nous incite aujourd’hui à décaler à nouveau notre regard pour repartir du travail lui-même, de ce qui se joue dans le contenu des activités et dans la manière dont elles sont exercées. Il s’agit ainsi de mieux prendre en compte l’acte même du travail. Plusieurs dimensions sont privilégiées :

  • Cette approche permet d’abord de repenser le lien qui existe entre des phénomènes organisationnels et des enjeux professionnels. Il s’agit ainsi de questionner les effets de l’organisation du travail sur les activités, ce que le laboratoire a commencé à faire dans le cadre d’un séminaire consacré au « Travail : nouvelles questions, nouvelles expertises ». Ces questions – qui intéressent bien entendu de près le Master Sociologie Travail expertises organisations / Conduite du changement (TEO-CDC) – sont étudiées dans une perspective qui intègre une comparaison entre secteur public et secteur privé, faisant ainsi écho aux questionnements développés dans un autre axe de recherche du laboratoire, qui s’intéresse aux politiques sociales. D’autres travaux, notamment dans le monde de la justice, interrogent le travail en situation des différents professionnels qui concourent au fonctionnement de la sphère judiciaire. Le développement des outils numériques qui modifient la manière de prendre des décisions ou d’effectuer certaines tâches est lui aussi investi.
  • L’entrée par les actes de travail réinterroge également les logiques de segmentation des mondes professionnels, dans une perspective plus attentive à l’enjeu des relations professionnelles et à l’inégale capacité des travailleurs à s’identifier à des collectifs de travail. La question de la sous-traitance fait ainsi l’objet de plusieurs projets en cours ou à venir au sein du laboratoire, de même que des hiérarchies au travail, telles qu’elles sont perçues et vécues dans différents contextes organisationnels. L’articulation de ces questionnements avec des enjeux relatifs à l’étude de la stratification sociale (quelle place occupe le travail dans les formes de hiérarchisation de l’espace social ?) est renforcée par la participation active de plusieurs membres du laboratoire au projet actuel de refonte de la PCS.
  • La question des carrières, qui a été fortement investie à la fois empiriquement et théoriquement par les chercheurs du Printemps, est elle aussi abordée au prisme du contenu donné au travail. Considérer la succession des postes occupés au fil d’un parcours professionnel suppose en effet de s’intéresser à l’évolution du contenu des activités qui correspondent à ces postes. La plupart des recherches que nous conduisons cherchent d’ailleurs à étudier le travail en interaction avec la question des carrières en articulant ces deux enjeux. Ici encore des analyses comparatives entre le secteur public et le secteur privé sont et seront menées. L’attention portée à des phénomènes territoriaux et à des enjeux caractérise également notre manière commune d’appréhender les carrières.