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"Le paradoxe des stéréotypes de sexe reproduits dans les dispositifs d'insertion : effets sur les projets professionnels des femmes immigrées et issues de l'immigration" par Madame Assa Kamara

Discipline : Sociologie
Laboratoire : Professions, Institutions, Temporalités - PRINTEMPS

le 13 juillet 2016

mercredi 13 juillet 2016 à 14h00
Bibliothèque Universitaire de Saint-Quentin-en-Yvelines
45 Boulevard Vauban
Salle de l'Auditorium
78280 Guyancourt

Résumé

Le « sexe des métiers » (Amossé, 2013) est étudié du point de vue sociologique, dans deux dispositifs d’insertion, en tenant compte des trajectoires des bénéficiaires (en amont de l’entrée dans le dispositif), et des projets professionnels (avant entrée et au moment du parcours dans le dispositif). La thèse confirme que le sexe des métiers est connu, et intériorisé par les bénéficiaires comme les intervenants des dispositifs même quand leurs discours sont égalitaires. Il arrive que le projet change en cours de dispositif, mais même en ce cas, il reste le plus souvent de même sexe (féminin pour les femmes). Cet aspect est étudié en mobilisant une démarche de sociologie principalement qualitative alors que les études existantes sur le sujet sont souvent quantitatives.
L’étude menée montre également que la variable immigration a peu d’influence sur le sexe des métiers visés dans les projets professionnels des femmes (généralement féminin). Toutefois dans les 2 dispositifs observés, le résultat est différent : il n’y a pas de différence entre les femmes non immigrées et les femmes issues de l’immigration, accueillies dans le même dispositif et qui ont des projets professionnels avec des niveaux de précarité similaires. En revanche, les femmes immigrées, accueillies dans l’autre dispositif observé, s’orientent vers des métiers plus précaires. Pour l’expliquer, l’analyse montre comment les spécificités des publics (difficultés d’alphabétisation notamment) interagissent avec les différentes formes de prise en charge.
Enfin, pour affiner l’influence de la dimension genrée sur les projets professionnels, la thèse analyse la manière dont d’autres variables interagissent avec elle, soit pour la renforcer soit pour la contredire. Mais même s’il existe des contre-exemples, ils sont présentés et vécus par les acteurs comme exceptionnels, donc ne remettant pas en cause le modèle genré dominant.

Abstract

The « sex of work » (Amossé, 2013), for detailed sociological consideration, is reviewed in two employment services, taking into account trajectories before coming into employment services, and work projects (before coming into employment services and during accompaniment into employment services). The study confirmed that the « sex of work » is known, internalized by the stakeholders even when their speeches are equal. Also when the project changes during accompaniment, it stay most often on the same sex (female for women). This aspect is reviewed therefore at sociological and qualitative level while the existing studies are often quantitative in this domain.
The study in the employment services also shows that the immigration variable has little influence over work projects of women about the « sex of work » (usually female). However in both help workers the result is different : there is no difference between the other women and the women of immigrant origin who attend the same employment service. They have some work projects with similar levels of precarious jobs, while the immigrant women aspire to get more precarious jobs. Their positions about occupation are also linked to the specific characteristics of publics, which interact with different forms of care and Targeting of employment services.
Finally, to refine the influence of gender dimension on work projects, the thesis analyses how it interacts with other variables that either to strengthen or to contradict it. But even if there are counter-examples, they correspond to exceptions, and thus, they do not call into question the dominant gender model.


Membres du jury

  • Abdelhafid HAMMOUCHE, Professeur des Universités, à l’Université de Lille 1 - Rapporteur
  • Emmanuel JOVELIN, Professeur des Universités, à l’Université de Lorraine - Rapporteur
  • Maryse BRESSON, Professeur des Universités, à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines – Directrice de thèse
  • Sylvie CELERIER, Professeur des Universités, à l’Université de Lille 1 – Examinateur
  • Laurence COSTES, Maître de Conférences HDR, à l’Université d’Evry-Val-d’Essonne – Examinateur